Vendredi 15 novembre, le Sgen-CFDT était présent au rectorat d’académie pour la présentation du bilan de la campagne 2018-2019 des rendez-vous de carrière. Constat : un manque d’équité flagrant entre premier et second degré.
Le Secrétaire Général Monsieur CANEROT ainsi que la Secrétaire Générale Adjointe Mme RAULT présidaient ce groupe de travail, en présence des IEN A des 4 départements.
L’an dernier ce groupe de travail ne concernait que le second degré et les DSDEN avaient, chacune de leur côté, convoqué des GT départementaux pour le 1D.
Le choix a été fait cette année de confronter les bilans 2D et 1D. Nous nous en félicitons.
À l’ouverture de ce groupe de travail le Sgen-CFDT intervient pour signaler que les premiers constats sur le terrain font apparaître que si dans le second degré les nouvelles modalités d’évaluations issues de l’accord PPCR ont effectivement changé, les pratiques d’évaluation des personnels et les logiques à l’œuvre dans le premier degré peinent à évoluer.
L’analyse des documents tout au long de ce groupe de travail a permis de mettre en évidence cet écart entre premier et second degré et aura permis, nous l’espérons, aux services académiques d’en prendre toute la mesure.
Une bienveillance « à consolider » dans le premier degré.
Pour commencer il est évident que pour les évaluateurs du second degré et ceux du premier degré le terme de « bienveillance » n’a pas la même acception.
Quand dans le second degré 62 % des personnels bénéficient d’un avis « très favorable » ils ne sont que 36 % dans le premier degré.
Si l’on additionne les avis « excellent » et « très satisfaisant » dans le second degré cela représente 82 % des avis contre 50 % dans le premier degré.
L’avis « à consolider » n’est pas une sanction…vraiment ?
L’ensemble des représentants des personnels a fait remarquer que les avis « à consolider » étaient de fait une façon de sanctionner les collègues et que cela les pénalisait dans le déroulement de leur carrière.
M. CANEROT a tenu a rappeler que les avis des rendez-vous de carrière et les promotions étaient deux choses totalement distinctes.
Un collègue avec un avis « à consolider » dès lors que son ancienneté et son barème le permettent, et qu’il accepte l’accompagnement, peut accéder à la Hors Classe, car avec PPCR tous les collègues ont vocation à voir leur carrière se dérouler sur 2 grades.
M. CANEROT rappelle qu’un avis à consolider n’est pas une sanction.
Pourtant, nous le faisons remarquer, en Ille et Vilaine, les collègues du premier degré ayant un avis « à consolider » ont été écartés de la promotion à la Hors Classe, et ce même si leur barème le permettait.
C’est moins systématique dans les 3 autres départements.
M. ROUSSEAU, IEN A du 35, nous répond que si aucun personnel ayant un avis « à consolider » n’a été promu à la Hors Classe en Ille et Vilaine, ce n’est pas pour autant systématique… Comprend qui peut…
Un autre indice de ce manque d’équité de traitement est le nombre de recours gracieux : 37 pour le second degré et 53 pour le premier degré. Le premier degré représente donc presque 60 % de ces recours.
Mise en œuvre de l’accompagnement
Sur la question de l’accompagnement, nous avons demandé ce qu’il en était de la mise en place de cette partie prévue dans les nouvelles modalités d’évaluation par l’accord PPCR .
Mme RAULT (SGA DRH) nous annonce la mise en place d’un dispositif académique pour écrire à l’ensemble des personnels ayant reçu un avis « à consolider » et leur proposer un accompagnement.
Nous demandons si cela concerne également les collègues du premier degré.
Rien d’organisé au niveau académique, réponse confuse des IEN A « Mais bien sur les IEN prennent l’attache des collègues concernés »…Cela demande à être vérifié.
Nous connaissons pourtant des collègues n’ayant eu aucun contact avec l’IEN suite à un tel avis.
Une harmonisation nécessaire entre les départements
La question de l’équité se pose également au sein même du premier degré .
Les IEN A ont affirmé qu’ils avaient procédé à une harmonisation entre départements, pourtant un PE est plus assuré d’être bien noté dans le Morbihan que dans les Côtes d’Armor.
Quand les avis « Excellent » et « Très satisfaisant » représentent 61 % des avis attribués cette année dans le Morbihan ils ne représentent que 36 % des avis dans les Côtes d’Armor…
Nous nous sommes donc interrogés sur les effets du climat sur les compétences pédagogiques de nos collègues.
Les IEN A affirment qu’il s’agit d’un effet lié à la cohorte de cette année, pourtant l’an dernier les écarts étaient du même ordre : 54 % pour le Morbihan et 37 % pour les Côtes d’Armor
Dans les deux autres départements ces avis représentent 50 % des avis attribués.
Au cours de ce groupe de travail nous sommes également intervenus pour signaler que les collègues perçoivent de façon très négative les avis « satisfaisants » du DASEN ou du Recteur, particulièrement quand, dans les items de l’évaluation, ils ont plusieurs avis « très satisfaisant ».
Ils ont le sentiment que l’on dévalorise leur travail. Il faudrait, pour le moins, expliciter les avis.
Nous avons également suggéré que les avis portés sur les items et les avis définitifs ne reprennent pas les mêmes termes pour ne pas induire de confusion entre ces deux niveaux de l’évaluation.
En conclusion du groupe de travail, M. CANEROT a noté qu’il y avait des progrès à faire en termes d’harmonisation entre premier et second degré et entre département. Nous ne pouvons qu’approuver ce constat.
Nous avons souligné l’intérêt d’un groupe de travail inter-degrés et souhaité qu’il soit reconduit l’an prochain. Nous espérons des progrès en terme d’équité entre premier et second degré ainsi qu’entre départements pour la campagne à venir.