Rentrée 2021 dans les collèges et lycées du Morbihan

Comité Technique Spécial Départemental (CTSD) de préparation de la rentrée 2021 dans les établissements du 2nd degré s'est le 11 février. Voici la déclaration liminaire du Sgen-CFDT Bretagne.

 

 

Les documents préparatoires du CTSD illustrent à l’excès ce qu’est devenu le système éducatif aux yeux de nos responsables, une simple entreprise qui s’apprécie à l’aune des coûts, jamais pour ce qui fonde l’école. De quoi pouvons-nous discuter dans cette instance une fois achevée la lecture des données chiffrées ?

Discuter de pédagogie et de stratégie éducative ?

Est-il encore possible de le faire quand la baisse des moyens entraîne de facto un accroissement des effectifs par classe dans de nombreux établissements, réduit plus fortement les possibilités de dédoublement, de constitution de groupes, érode un peu plus l’aide personnalisée ? La différenciation pédagogique devient bien illusoire dans ces conditions. Il est vrai que le verbe ministériel prétend tout embrasser, voire se montre injonctif dans le domaine mais refuse obstinément de s’incarner. Pour museler les critiques, il suffirait que nos cadres intermédiaires investissent davantage le terrain et nous démontrent dans les établissements, les classes comment par la qualité de leur pratique, leurs compétences, ils parviennent à courir plus vite une fois les jambes coupées ! On pourra nous objecter les dédoublements en CP, mesure intéressante mais insuffisante et qui coûte tant aux autres.

Discuter de conditions de travail et de gestion de ressources humaine ?

Encore faut-il ne pas vouloir limiter les autorisations de temps partiels ! Chaque DASEN, avec plus ou moins de brutalité ou de finesse a incité les personnels de direction à émettre un avis défavorable au temps partiels sur autorisation. Depuis les éléments de langage, d’un commun sans pareil, tentent de dire que ce ne fut jamais le cas : « vous avez mal interprété », « nous avons été mal compris », « nos propos sont sortis du contexte ». Et combien ont été malentendants ces chefs d’établissements, ces représentants syndicaux, ces enseignants sous pression. Un ballon d’essai méprisable pour mesurer sans doute les résistances à un nouvel accroissement des heures supplémentaires à la rentrée 2022, et peut-être détourner les personnels des vrais enjeux de cette rentrée.

Encore faut-il cesser ces annonces perpétuelles quant à la protection sanitaire des personnels mais que Sœur Anne tarde à voir venir, et s’intéresser réellement au développement d’une médecine du travail enfin digne de ce nom. Encore faut-il cesser de prétendre que l’école est épargnée par la pandémie et le lendemain adresser une nouvelle circulaire sanitaire renforcée sans se préoccuper de sa faisabilité. Les personnels sont fatigués et fragilisés mais si peu entendus quand ils l’expriment. Et ce ne sont pas les remerciements maintes fois répétés à l’attention des personnels pour leur implication, jamais leur dévouement qui vont rassurer les collègues puisque la sincérité de ces remerciements est aussitôt démentie par la brutalité des mesures de cette prochaine rentrée.

Discuter de l’école inclusive ?

Là encore les mots dissimulent mal la réalité. Il ne suffit pas d’esquisser de manière théorique une organisation des PIAL quand on demande aux services d’assurer une gestion purement comptable. L’accompagnement des enfants doit être ajusté au plus près de leurs besoins, et l’utilisation des heures AESH en établissement se fait aussi en fonction des disciplines où l’aide est la plus opérante. Certaines lignes budgétaires ne sont plus alimentées dans le projet rentrée 2021 : référent MDPH second degré, PIAL, chargé de mission.

De tous ces sujets nous voulons bien discuter. Nous sommes prêts à nous investir dans un véritable dialogue social. Nous avons bien des propositions à faire, et nous ne doutons pas que nos partenaires syndicaux en ont tout autant. Mais souhaitez-vous le faire, monsieur le Directeur Académique, et surtout en avez-vous la latitude ?