Rentrée 2017 vue par le Sgen-CFDT au CTSD des Côtes d’Armor

Ce CTSD fait le point, pour les Côtes d'Armor, sur la rentrée scolaire. Le Sgen-CFDT est intervenu sur les effectifs (dans les écoles et les collèges, lycées et LP), le dispositif CP à 12, les rythmes scolaires, la réforme du collège et les moyens en personnels médicaux et sociaux.

L’ordre du jour de ce CTSD est le bilan de la rentrée 2017 Nous tenons tout d’abord à remercier les services pour la qualité et l’ampleur des informations fournies.

Effectifs dans les écoles et CP à 12

Pour le premier degré une baisse de 895 élèves et l’attribution d’un poste à notre département ont permis une rentrée apaisée , dans le public la baisse de la scolarisation des élèves de moins de 3 ans semble même stoppée. Cette vision positive de la situation ne nous empêche pas d’avoir des points de vigilance sur lesquels nous souhaitons porter l’attention :

– quantitativement votre tableau de la page 5 fait ressortir qu’un an après, les nombreuses fusions d’école de la rentrée 2016 ne provoquent pas de fermetures de classes à N+1, certaines écoles en sortent même renforcées. Avez-vous des outils d’analyse qualitative à propos de ces fusions ?

– cette rentrée a vu la création de classe de CP à 12 élèves sans démanteler les dispositifs « plus de maîtres que de classes » ni réduire les possibilités de remplacement comme dans d’autres départements. Nous souhaitons rappeler ici notre attachement au dispositif « plus de maîtres que de classes » qui donne plus de latitude aux équipes que les CP à 12, organisation décidée depuis le ministère comme si tout se jouait au CP. Nous sommes convaincus que l’accompagnement pédagogique de certains élèves nécessite du temps. Que se passera-t-il à la rentrée prochaine si vous devez encore développer les classes à 12 élèves?

Les rythmes scolaires

– nous ne pouvons pas faire le bilan de la rentrée sans évoquer la question des rythmes scolaires : les avis sont partagés nous le savons tous, car la mise en place de cette réforme a été difficile pour de nombreuses raisons que nous ne développerons pas ici. Elle semble fortement remise en cause. Quel discours tiendrez-vous Madame la Directrice académique dans les mois à venir relativement à l’importance d’avoir 5 matinées de classe en particulier pour les élèves les plus fragiles ? A qui la densification des journées sera-t-elle profitable ?

Devoirs faits dans les écoles

– notre dernier point sur le premier degré fera le lien avec le second degré : il s’agit du dispositif « devoirs faits », dont on annonce l’extension au premier degré. Qu’en sera-t-il des moyens pour cela, nous pensons au premier chef aux moyens humains. La durée de service des enseignant·es du premier degré et l’intensification des journées nous font penser qu’il sera difficile d’avoir l’encadrement nécessaire. La réflexion sur ce point est-elle commencée ?

Effectifs des collèges, lycée, LP

Dans le second degré, les effectifs sont en très légère augmentation en collège, alimentée par le niveau 6ème, avec 16 élèves de plus dans le public et 101 dans le privé, avec une dotation de 5 ETP de plus pour le réseau public. Cette hausse de dotation est la bienvenue mais elle peut difficilement faire oublier les mesures prises en juin.

Détricotage de la réforme du collège

Faire de telles annonces à ce moment de l’année c’est mépriser le travail des personnels qui s’étaient investis et qui ont fini l’année fatigués. C’est donner le signe qu’il n’est pas utile de suivre les instructions ministérielles, qu’il suffit d’attendre un peu la prochaine réforme, la prochaine décision. L’arrêté Blanquer a fragilisé la lutte entreprise par la réforme du collège contre la ségrégation sociale, sans même attendre de voir les effets produits par les mesures, sans leur laisser le temps d’agir mais il n’a remis en cause ni les EPI ni l’AP. Et les EPI peuvent toujours faire partie des thèmes que les collégiens peuvent présenter à l’oral du brevet des collèges. Pour éviter les tentations et les tentatives de redonner plus de moyens à ceux qui en ont le moins besoin par la restauration de filières d’élite, nous vous demandons de rappeler aux personnels que l’AP comme les EPI restent obligatoires et qu’ils correspondent toujours à une moyenne de 3 h hebdomadaires au cycle 4. Nous demandons aussi un bilan de l’utilisation des heures de marge. Enfin, nous souhaitons que les équilibres trouvés sur les bilangues de continuité soient préservés, que le travail instauré en primaire ne soit pas remis en cause dans le cadre d’une carte des langues vivante cohérente.

Devoirs faits en collège

Concernant le dispositif « Devoirs faits » s’il n’est pas contestable sur le fond puisqu’il peut, comme la réforme du collège de 2014, permettre de réduire le recours à des officines privés de soutien scolaire, il pose tout de même de sérieux problèmes de méthodes ou de moyens.

Une fois de plus le pouvoir politique considère qu’il suffit de dire pour que les choses se fassent. C’est nier le travail à fournir par toutes les catégories de personnels à tous les niveaux (organisation, concertation, préparation des interventions, etc).

A tout le moins cela mérite des rémunérations supplémentaires ou l’abandon d’un dispositif antérieur qui serait moins utile. Il faut un coordinateur supplémentaire dans chaque collège, mais avec quel abondement du budget départemental en IMP ou en décharge de service ? Or, en ce qui concerne la dotation en IMP, nous n’avons pas constaté de changement par rapport à l’an passé. Nous pensions que la provision d’avril à septembre était prévue pour ce dispositif et qu’elle viendrait abonder la dotation initiale….il n’en est rien . Il faut aussi des heures d’encadrement des élèves mais avec quelle rémunération en HSE supplémentaire pour les enseignants ou les ASEN ? La dotation départementale a-t-elle été abondée en conséquence ? Le vademecum ministériel, aussi utile soit-il ne peut suffire. Et le recours au service civique, utile à certains endroits, mais difficile, voire impossible, à d’autres, ne saurait être qu’un complément.

Lycée et post-bac

En Lycée Général et Technologique, l’augmentation démographique se poursuit mais moins forte avec l’arrivée de 178 élèves de plus dans le public (+96 dans le privé). Elle entraîne une augmentation de seulement 3,7 ETP très insuffisante pour éviter d’avoir des classes de 2nde ou de 1ère avec plus de 35 élèves dans certains établissements. Les Lycées Professionnels ont quant à eux 62 élèves de moins, sans retrait de postes.

Nous voudrions dire un mot rapide des annonces ministérielles sur l’orientation post-bac : pour une meilleure articulation entre le lycée et le supérieur, il nous semble indispensable de prévoir du temps non seulement pour informer les collègues, mais aussi pour les former. Il faut aussi du temps pour mieux accompagner les élèves dans leur projet personnel d’orientation, ce qui doit se traduire par des heures dédiées d’accompagnement personnalisé et des moyens pour le tutorat.

Moyens médicaux et sociaux

Enfin le marronnier de la rentrée  : nous déplorons comme d’habitude l’insuffisance des dotations de postes d’infirmières et d’infirmiers, 64 ETP seulement, tout comme l’insuffisance des moyens sociaux avec seulement 19 postes pour l’assistance sociale. Comme d’habitude aussi, nous déplorons la stagnation du nombre de postes de documentation, restant obstinément le même, 67.