AESH : turn-over et enfants en attente d’aide

Au dernier comité technique académique de juin 2022, le rectorat a présenté le nombre et le type de contrats des personnels AESH. Pour le Sgen-CFDT Bretagne, il est urgent d'accorder à ces personnels un vrai statut et de cesser le turn-over de contrats.

Fin de contrats triennaux et embouteillage administratif

Bon  nombre d’AESH ont signé des contrats de 3 ans en 2019. Ils arrivent donc à terme cette année. Cela représente 1660 contrats dépendant du rectorat et 1700 dépendant des lycées mutualisateurs bretons.

360 personnes sont susceptibles d’obtenir un CDI.

3720 contrats sont en cours de renouvellement.

En outre, on constate que les services de formation du rectorat (DAFPEN) prévoient 400 places de formation initiale pour les AESH.

Nombre d’enfants en attente …. trop !

Sur les 18 862 élèves qui ont reçu une notification par les Maisons Départementales du Handicap pour une aide humaine, 1988 sont en attente. Ces aides sont individuelles, ou mutualisées ou collectives. Les demandes non pourvues se répartissent ainsi :

  • Sur les 4431 qui ont reçu une notification pour une aide collective, 328 sont en attente.
  • pour 7899 notifications d’aide mutualisée, 1060 élèves sont en attente.
  • Sur les 6532 notifications pour une aide individuelle, 600 élèves sont en attente

NB :

Il existe différents types d’aide : l’aide individuelle (celle auprès d’un seul élève), l’aide humaine collective (auprès d’une Ulis) et l’aide mutualisée depuis 2012.

Depuis l’instauration des PIAL en 2019, il est beaucoup plus fréquent qu’un·e AESH soit conduit·e à accompagner plusieurs élèves sur la semaine, voire sur plusieurs établissements, qu’ils soient du premier ou du second degré. Il arrive également qu’un·e AESH exerce à la fois dans le réseau public et privé en fonction du PIAL. En effet, il existe des PIAL inter-réseau et inter-degré en fonction des zones géographiques.

Une course poursuite sans fin…et une précarité croissante

Entre 2015 et 2020, les moyens nationaux en AESH ont augmenté de 76%. Mais dans le même temps  les effectifs des élèves notifiés pour une aide humaine ont augmenté de 80 %. En 2022 à nouveau le ministère a créé 4000 ETP supplémentaires.

Il semblerait que le rectorat de Rennes, considérant que notre académie avait un nombre supérieur aux autres d’AESH, ait décidé de limiter systématiquement la quotité des contrats à 24h.

Pour couvrir les besoins croissants en notification, notre rectorat ne procède pas à plus d’embauche : il émiette davantage les contrats.

Nous assistons même à un phénomène scandaleux, à la faveur des reconductions de contrat ou de passage en CDI, d’avenants amenant à diminuer les services -déjà bien rares – des collègues qui sont à plus de 26h hebdomadaires.

Ce raisonnement à terme va à l’encontre des intérêts du service public. En effet, il amène bien des AESH à quitter l’Education nationale et créé un turn-over important. Gâchis de compétences déjà acquises, investissement obligatoire et renouvelé dans la formation initiale des personnes nouvellement embauchées…. et difficulté de recrutement sont le résultat d’une course poursuite dénuée de sens.

POUR ALLER PLUS LOIN