Audience du Sgen-CFDT Bretagne à la DSDEN du Morbihan

Nous avons été reçu le 8 octobre par M. BLANÈS, nouveau DASEN, et Mme GONTARD, adjointe au DASEN, chargée du 1er degré
Notre délégation étaient composée de Philippe QUENOUILLÈRE, Florence PECK et Jocelyn VERDIER.

Protection et conditions de travail des personnels

Nous avons fait part de la difficulté ainsi que l’inconfort pour les personnels à porter plusieurs heures les masques en tissu fournis par l’Éducation Nationale. Ils ont de plus été distribués de façon très parcimonieuse et ont donc besoin d’être lavés très souvent. De fait, beaucoup d’enseignants s’équipent à leurs frais en masques chirurgicaux. Nous nous sommes également enquis du nombre des personnels fragiles ayant demandé des masques de type 2. Enfin, nous voulions savoir où l’on en était de la distribution de masques transparents.

Pour les masques de Type 2, la DSDEN n’avait pas de visibilité sur le nombre de personnes concernées car celles-ce devaient passer par le médecin conseil, M. BLANÈS remarque que la différence entre ces masques et les masques chirurgicaux n’est pas perceptible à l’œil nu. Sur le nombre de masques, « on a ce qu’on nous a donné ». Pour les masques transparents, il y a également une dotation académique. Ils sont pour le moment réservés aux élèves sourds et malentendants et leurs accompagnants. Enfin, les conséquences du port du masque sur la voix seront intégrées aux interventions de la MGEN dans le cadre de son partenariat avec l’Éducation Nationale.

Nous avons ensuite interpellé sur les conditions de la continuité pédagogique en cas de reconfinement partiel ou de fermeture de classe, source de stress pour les enseignants. Sommes-nous plus prêts qu’en mars ? On nous a fait part des ressources produites par CANOPE, des formations aux outils mises en place par les ERUN dans le 1er degré pendant le confinement, les classes CNED sont prêtes nous dit-on, les animations pédagogiques, les formations disciplinaires devraient intégrer la dimension numérique.

Nous avons fait valoir que le développement des ressources, des outils ou encore des formations à l’usage des outils numériques était indispensable mais insuffisant. Il est aussi important de renforcer l’accompagnement pédagogique dans un plan de formation continue. L’enseignement à distance requiert des démarches et des pratiques particulières.

Si tout le monde a pris conscience de la place des outils numériques dans la communication avec les parents, nous nous inquiétons de la pression et de la charge de travail pour les enseignants.

D’autant que le terme de continuité pédagogique trop vague peut nourrir des attentes fortes chez les parents et amener les enseignants à devoir répondre dans une même temporalité aux exigences d’un enseignement présentiel et d’un enseignement à distance. Sur la question du matériel, on nous a rappelé qu’elle relevait des collectivités territoriales. Notre institution quant à elle lance les états généraux du numérique.

Faisant un point sur la circulation du virus dans le Département et dans les structures scolaires, M. BLANÈS a constaté, sans être pour autant dans un discours culpabilisant, que le principal souci dans les écoles venait des cas contact entre adultes (repas-pause café). Nous avons rétorqué que cela était une conséquence de locaux peu adaptés. Il nous a renvoyés vers la responsabilité des collectivités territoriales.

Direction d’école

Le groupe de travail sur la direction d’école devait d’appeler « Groupe Blanchet direction d’école », dénomination rejetée dans le Morbihan par plusieurs syndicats, les mêmes qui rejettent l’idée d’un statut pour les directeurs et directrices. Ce groupe de concertation a ainsi été ouvert dans sa représentation à des collègues qui ne sont pas en charge de direction d’école.

Nous avons demandé que l’on revienne à l’esprit d’un groupe Blanchet consistant à réunir les personnes assumant la même fonction afin d’en traiter les spécificités.

Le DASEN ne semble pas vouloir revenir sur la composition actuelle du groupe basée sur la stricte représentativité syndicale issue des dernières élections professionnelles (toutes catégories de personnels confondues). La réunion de ce groupe prévue courant novembre devra décider de ses orientations. Il est à craindre que la spécificité de la direction d’école soit sinon niée au sein de ce groupe, du moins bien ignorée.

Fonctionnement des PIALs

À notre grand étonnement, M. BLANÈS nous apprend que dans le Morbihan, la somme des besoins en accompagnement est inférieure à la somme des ETP (Équivalents Temps Pleins). En théorie, il ne devrait donc pas y avoir de tension. Il y a cependant des ajustements à faire sur le terrain. On s’attend également à de nouvelles notifications retardées par la crise sanitaire.

Nous avons insisté sur la nécessité de traiter correctement et en toute transparence les personnels AESH.

En effet si celles-ci* comprennent très bien qu’elles peuvent être déplacées en fonction des besoin, elles ont besoin de comprendre les raisons qui amènent à choisir de déplacer telle ou telle personne plutôt qu’une autre. Nous avons aussi demandé à ce que soit prises en compte les situations de personnes qui sont elles-mêmes en situation de handicap.

Renforcement et développement du service public d’éducation dans le département

Sur ce sujet, le DASEN fait le constat d’un consumérisme scolaire. Il souhaite avant tout mettre l’accent sur la réussite des élèves et insiste sur le fait que l’enseignement public a des qualités à faire valoir.

Cette approche peu satisfaisante fait une large place à la concurrence entre les deux systèmes, alors même que celle-ci est largement faussée.

*la grande majorité de ces personnes étant des femmes, nous faisons le choix du féminin générique.