EPLESF : Le Sgen-CFDT Bretagne rencontre les élu·es

Nous avons écrit aux élue·es breton·nes qui siègent à la commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’assemblée et au sénat. Nous souhaitions les rencontrer pour leur dire l’opposition du Sgen-CFDT à l’article 6 quater permettant la création d’EPLESF et leur présenter nos propositions.

Nous avons rencontré les élu·es pour leur dire l’opposition du Sgen-CFDT à l’article 6 quater permettant la création d’EPLESF. Nous leur avons présenté nos propositions sur la direction d’école, en particulier le projet d’établissement public du premier degré porté par  le Sgen-CFDT

une question de méthode et des problèmes de fond

EPLESF

Nous avons été reçus par Gaël le Bohec, député LREM d’Ille et Vilaine, co-auteur de l’article 6 quater sur les EPLESF et par Yannick Kerlogot  député LREM des côtes d’Armor.
A ces deux députés de la majorité nous avons exprimé notre désaccord avec ce texte.
Tant sur le fond que sur la façon dont il a été ajouté au texte de loi. Le choix du passage par l’amendement permettant au ministre d’éviter l’étude d’impact, le passage devant le conseil d’état.

C’est d’une façon générale la gouvernance très verticale du ministre que nous avons mise en cause. De la méthode employée pour ce texte aux évaluations CP/CE1, de la reprise en main de la formation initiale à son refus du dialogue social.

Nous avons également dit notre regret qu’il n’y ait pas eu de concertation préalable. Alors que le ministre avait inscrit la question de la direction d’école à l‘agenda social du ministère, Il aura fallu attendre les mobilisations dans les écoles contre ce texte pour que le ministère ouvre enfin les discussions.

Lors des échanges avec Gaël Le Bohec, nous avons pu constater, que si il était ouvert à la discussion et demandeur d’information, il ne connaissait pas bien le monde de l’éducation (il l’a d’ailleurs reconnu). Ce qui n’était pas le cas de Yannick Kerlogot, lui-même professeur des écoles.

Ce dernier a insisté sur le fait que les EPLESF seraient utile pour les secteur d’hyper-ruralité, par exemple dans le cas des collèges à 4 classes, une par niveau. Pour le Sgen-CFDT si des secteurs ruraux très isolés méritent une réflexion, le projet de loi ouvre des possibilités bien plus larges. Possibilités qui génèrent des inquiétudes légitimes et surtout la seule piste évoquée, un rattachement premier et second degré, n’est pas l’évolution que nous souhaitons.

Et les personnels administratifs ?

Un autre problème important est ressorti de cet échange, le Sgen-CFDT revendique un développement des moyens administratifs pour répondre aux besoins des écoles. La majorité gouvernementale pense quant à elle, faire des économies sur ces fonctions.
Le député ne mesure pas les tensions professionnelles qui existent déjà dans les collèges du fait des restrictions des personnels administratifs depuis des années.

Nous avons demandé le retrait de l’amendement et l’ouverture de discussions sur la direction d’école,
avec les personnels et leurs représentants, pour une meilleure reconnaissance des tâches des directrices et directeurs d’école.

Nous avons présenté le projet d’établissement public du premier degré, porté par le Sgen-CFDT.
Les députés se sont montrés à l’écoute de nos propositions, intéressés par la démarche consistant à s’opposer en proposant une solution alternative aux EPLESF.

à partir du 15 mai le texte sera étudié au Sénat

La rencontre avec la Sénatrice PS d’Ille et vilaine, intervenue plus tard courant avril,  a été d’une toute autre teneur.
Sylvie Robert était, sur le fond, d’accord avec nos analyses sur le texte passé en première lecture.
Elle considère que c’est un mauvais texte mais que, pour autant, le statu quo n’est pas souhaitable sur la direction d’école.
Les mobilisations fortes dans les écoles avait déjà amené le ministre à reculer en partie sur les EPLESF.
Elle nous a assuré que l’article serait sans aucun doute retiré avant le passage au sénat, que le PS déposerait, quoi qu’il en soit un amendement de retrait.

Le ministre, en revanche, prépare une nouvelle version du texte Sur les EPLESF.
Sur ce point la sénatrice nous a demandé notre avis sur le « verrou » qu’il faudrait établir pour bloquer ou déclencher la création d’un EPLESF. La consultation des personnels et de la communauté éducative nous semble indispensable.

Au niveau national, mais aussi dans tous les territoires, les représentants du Sgen-CFDT ont été à la rencontre des parlementaires, un certain nombre d’éléments ont été pris en compte, comme la question de la consultation de la communauté éducative, reste à voir comment le texte va évoluer avant sa présentation au sénat, comment les sénatrices et sénateurs l’amenderont.
Nous restons vigilants !

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